Remove useless details and change the world

QUE PENSE TON PERSONNAGE DES STATUTS DE SANG △ Elle est assez admirative de ces familles qui ont réussi à garder une lignée pure du sang. Ses deux parents étaient sorciers, mais elle est certaine que des moldus ont gangréné son arbre généalogique. Une violente nausée lui vient quand elle pense à eux, il y a quelque chose de l’ordre de l’anomalie qui la dérange au plus haut point.
QUE PENSE TON PERSONNAGE DE L'ASSASSINAT DE LA FAMILLE WHITE △ Soyons très clair : Wendy a peu d’empathie pour la famille White. Mais elle pense qu’il faut atteindre une forme de pureté dans le royaume magique. Les White étaient des êtres vulgaires, qui n’étaient finalement pas très intéressants à ses yeux.
Si Wendy n’est pas une Mangemort, c’est bien parce qu’elle refuse de mettre ses mains dans le cambouis, autant dire qu’elle a autre chose à faire que de pratiquer des assassinats.

TON ÂGE : 20 ans PAYS : France COMMENT AS-TU CONNU LE FOFO ? En fouinant DES SUGGESTIONS ? Vous avez du jus de tomates ? UN DERNIER MOT ? Libérez-moi des insomnies !

La métamorphose transforme les corps sans aucun contact corporel. C’est la sculpture de l’esprit, elle provient de votre intelligence qui se dissout dans votre imagination. Elle est la beauté pure, car chaque création est unique, les plus habiles en métamorphose ne font que caresser la reproduction. Mais telle est notre quête à nous sorciers : Atteindre l’objet parfait, frôler la vérité.
Si je vous demande de fabriquer un verre avec un rat, le moindre poil de cette bestiole vous empêchera de boire votre jus de citrouille, c’est pour cela que j’attends de vous la plus grande rigueur. Si vous ratez votre sort, votre objet sera impur, vous rendrez votre création aussi inutile que votre existence. C’est pour cela que je fais appel à votre soin, car ici, vous aurez la possibilité de créer quelque chose de plus grand que vous.   



Elle ne se rappelle plus du prénom de la fille. La gueule de bois n’aide pas, Wendy peine à recoller les morceaux de la veille. Sa cuisse est le long du dos dénudé de l’autre jeune femme, elle doit avoir une vingtaine d’années. Leurs corps partiellement dévoilés par le jour qui se lève, forment un cercle noué, leurs chevelures moites glissent et s’emmêlent sur le parquet. Étalée autour du lit, il y a une robe rouge, celle de l’inconnue. Il y a aussi au bord d’un sot de vomit, un costume mauve avec des rayures grises et une chemise dont la cravate entoure vaguement le col, ce sont les affaires de Wendy. Le ventilateur s’agite au-dessus de la scène. Depuis le plafond, il rafraichit les deux corps enlacés et essaye de faire sécher la sueur qu’ont bue les draps pendant la nuit.

Hier soir, à la Taverne d’Igor le Prestigitator, Wendy s’était laissée porter par la frénésie du lieu magique. Tout avait commencé par quelques verres de Whiskey pure feu et puis après, il y eut un corps splendide, des courbures parfaites, un sourire, un profond ennui, et voilà. Le retour au présent est d’autant plus difficile que Wendy n’est pas chez elle.
La pièce manque cruellement de goût, le papier peint se décolle par endroit laissant entrevoir un mur sale où les auréoles de graisse pullulent. La poussière crée une nappe grisâtre sur la totalité des meubles mal agencés dans la pièce.
« Qu’est-ce que je fais là moi… » se dit-elle en se massant la migraine. C’est Ida son prénom ! Voilà c’est ça ! Elle lui avait fait du pied au bar, il y avait une musique celtique aussi. Wendy s’en rappelle comme un flash violent qui crame la rétine.
Il est maintenant dix heures sur la montre d’Ida, Wendy soupire de soulagement, c’est les vacances d’été, pendant quelques instants elle a cru qu’elle était en retard pour son premier cours de métamorphose de la journée. Elle se rallonge et embrasse le cou de sa voisine, elle a bien le droit à une grasse matinée après tout. Ses yeux naviguent dans la pièce, il y a des posters de groupe de musique que Wendy ne connaît pas, des petits tas de tabac sur le coin de la table de nuit ,et au loin, une grande bibliothèque.

Quelque chose ne va pas. Pourquoi des manuels de physique trônent sur les étages du meuble ? « Bordel, c’est pas vrai… » Wendy saute du lit, parcourt le rayon complet. Des bouquins de mathématiques, de chimie, d’électronique, mais absolument rien sur les créatures magiques ou sur les enchantements ! D’ailleurs, en relevant la tête, il n’y a pas de doute : Le ventilateur est branché à une de ces immondes prises de courant. « Merde !  crie-t-elle.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? Marmonne Ida qui relève sa tête de l’oreiller.
— T’es pas une sorcière ?
— Hein ? Qu’est-ce tu racontes ? »
Les vêtements sur le sol se rassemblent, montent et se plaquent sur le corps pâle de Wendy, la panique agite son corps, elle manque de peu de tomber en enfilant son pantalon.
« D’abord faut que je tombe sur une ado, et en plus de ça, il faut qu’elle soit moldue… J’y crois pas…
— T’inquiète pas, Ida s’approche de Wendy et retient la chemise qui est dans les airs, je suis une cracmol, je fais mes études à Liverpool. Mes parents sont sorciers je suis au courant de tout ça…
— Tais-toi ! Je me casse. Où est ma baguette ? »
La cracmol pointe du doigt un coin de la pièce, la baguette est au bord d’un téléphone portable. Wendy la ramasse, le bout de roseau est entier, heureusement. Elle l’astique rapidement, enlève la crasse et l’alcool qui la recouvre et l’oriente vers la jeune fille.
« Mais attends…
— Oubliettes ! » Wendy, vérifie d’un bref coup d’œil la pièce, claque la porte derrière elle et disparaît. Ida est seule, le regard vide, on peut encore voir l’empreinte du corps de Wendy sur la housse de lit.

Tête baissée, elle slalome dans la foule de Liverpool, esquivant les contacts avec sa fine silhouette, le col remonté recouvre ses lèvres craquelées par la déshydratation. Il faut nettoyer, elle pourrait développer quelque chose, une infection est si vite arrivée. C’est de l’ordre de la maladie, c’est viscéral, ancré en elle. A l’abris des regards, ses mains aux fonds des poches sont nettoyées par des coups de cure-dents. Le petit bout de bois s’agite en lévitation dans l’ombre et se glisse entre la chair et l’ongle. Il arrache les impuretés, les particules d’hémoglobine tapissent alors l’intérieur du pantalon. Tout comme sa peur des corps étrangers qui saliraient ses mains, il arrive aussi que Wendy éprouve un désire violent de nettoyer son épiderme, frottant parfois jusqu’à ce que la chair béante face surface. Ce n’est pas idéologique, c’est juste physique.
L’année dernière, Wendy s’était recluse dans son appartement, elle avait évité tout contact humain, de peur d’être touchée par une de ses créatures baptisées Nargole qui feraient des dégâts irréversibles sur le cerveau sorcier. Elle avait lu ça dans un vieux magazine obscur qui trainait dans l’allée des embrumes. Elle avait par conséquent brulé toute sa garde-robe craignant que ces fringues en soient infectés. À partir des cendres de ses vêtements, elle avait par la suite fabriqué un manteau épais. Ses talents de métamorphose étaient tels, que le manteau avait l’étrange allure d’une peau de dragon. C’est pour les mêmes raisons que Wendy exècre les moldus, elle ne voit qu’à travers eux une forme de déficience intérieure, ce sont des êtres malades, et les né-moldus ne valent pas beaucoup mieux, car ils sont l’exemple même d’une anomalie.

Oui, Wendy a peur que les moldus rentrent en elle, qu’ils lui perforent l’épiderme et qu’ils la contaminent, elle perdrait par conséquent tous ces pouvoirs. Cette contamination pourrait d’ailleurs commencer par ses ongles, c’est pourquoi elle nettoie fortement, encore et encore dans ses poches, le bout de ses phalanges.